Je profite d’un article paru dans la presse française(1), et somme toute peu favorable, pour faire quelques commentaires qui donneront une vue un peu plus complète à l’intérêt de la monodiète. Le monde médical et scientifique est globalement toujours si réticent voir sceptique devant les jeûnes et autres types de cures qu’il est pertinent d’apporter un autre éclairage.
Un journaliste a recueilli tour à tour les avis de médecins nutritionnistes, un plutôt pour (medecin A), l’autre clairement opposé (medecin B). Alors voici quelques ajouts naturopathiques.
1) Médecin Nutritioniste A : «Pendant cette diète, l’organisme n’assimile pas plusieurs types d’enzymes, ce qui repose l’estomac et les intestins».
Point de vue naturopathique : c’est généralement beaucoup plus que des enzymes qui ne sont pas assimilés (acides aminés, acides gras etc…Dépendamment de l’aliment choisi). Et oui, estomac, intestin mais aussi pancréas –et le foie par voie de conséquence sont mis au repos. L’intérêt de la monodiète résulte aussi du fait qu’au-delà de la mise au repos des organes, l’organisme s’économise», en terme de dépense énergétique, et a maintenant la capacité de rediriger son action vers les fonctions d’élimination et de drainage. Ce qui nous intéresse tout particulièrement en naturopathie. L’organisme en tirera un regain de force vitale. L’effet «détoxifiant» est lui facilement constaté chez tous ceux qui ont osé l’expérience : légers maux de têtes, réactions cutanées etc…Comme autant de signes de mouvement de déchets. Qui existent bel et bien.
2) Médecin nutritioniste B : «C’est aberrant de dire que notre système digestif a besoin de repos, le pancréas, qui est l’organe le plus impliqué dans la digestion, n’est utilisé qu’à 10% de sa capacité. Effectivement, le tube digestif n’a pas besoin d’être nourri tout le temps, mais de là à être mis au repos, il ne faut pas exagérer. Ce sont des théories inventées pour vendre des livres».
Point de vue naturopathique : un regard lucide et objectif permettra de constater au contraire une surcharge des organes de digestion chez de nombreuses personnes avec des dérangements physiologiques et des symptômes évidents : constipation, irritations voire inflammations de plus en plus répandues (colon irritable, maladie de Crohn, colite ulcéreuse…), gaz intestinaux. Les très nombreux témoignages maintenant disponibles devraient avoir un peu de poids vis à vis d’une certaine science limitative voire fermée à la possibilité d’autres horizons. Je dis «certaine» science car je désigne par-là plus la science grand public voire populiste que celle de haut niveau tout à fait nécessaire dans la croissance de nos civilisations.
Pourquoi 150 ans de recherches scientifiques pas toujours fiables à 100% devraient prendre le pas sur l’histoire des civilisations et tous les exemples de jeûnes et autres cures (jamais ni inventés ni pratiqués pour vendre des livres…)? Et pourquoi aucune recherche n’a jamais cherché à valider quoi que ce soit en terme de jeûne? Peut-être que la réponse est en lien avec l’obtention de budgets (l’argent ce nerf de la guerre..), ouvrant ainsi la porte à des choix purement commerciaux.
3) Médecin Nutritioniste B: «Comme si l’alimentation nous empoisonnait». Le médecin le rappelle : «une bonne nutrition c’est au moins quinze aliments par jour. La mono-diète s’oppose à cette idée et s’éloigne de toutes les préconisations scientifiques.»
Point de vue naturopathique : Aliments poisons? Nous pourrions en parler longtemps. Des milliers de substances chimiques se retrouvent tant dans l’environnement (pesticides, résidus de médicaments) -donc dans les légumes conventionnels que dans tous les aliments préparés industriels (conservateurs, agents texturants, colorants etc…). Absolument aucune étude n’a jamais été faite concernant ne serait-ce que 2 de ces composés ensemble ingérés par l’homme. Que dire de dizaines voire centaines molécules et plus dans la même journée, sur des décennies? Le monde scientifique comme médical a déjà commencé à tirer la sonnette d’alarme. Alors prétendre que tout est inoffensif se positionne très très loin du simple et sage principe de précaution.
Comme dit plus haut, notre jeune science doit-elle prévaloir sur toute l’expérience humaine?
4) Médecin Nutritioniste B : «Comme dans tout faux, il y a un peu de vrai. Vous pouvez effectivement diminuer une inflammation de l’intestin car le microbiote intestinal est très influencé par l’alimentation. On peut donc se sentir allégé pendant cette diète, mais si on reprend ses mauvaises habitudes ensuite, cela n’aura servi à rien»
Point de vue naturopathique : pourquoi cette fermeture à priori? Sans échange, sans chercher à rencontrer ce que l’on ne connait pas? Heureusement tous les médecins ne partagent pas cet avis. Pour ce qui est des habitudes, effectivement c’est là que tout se joue. Et c’est le rôle fondamental de tout naturopathe justement. Un programme de détoxification doit être compris dans un protocole de santé globale pour être pleinement sain et efficace.
5) Médecin Nutritioniste A : «Lors d’une mono-diète fruits, notre corps reçoit exclusivement des sels minéraux, des polyphénols, des antioxydants qui nourrissent le corps et des prébiotiques, nutriments essentiels à la flore intestinale et qui permettent de la rééquilibrer. Mais il ne faut pas non plus s’attendre à un miracle en 24 heures.»
Point de vue naturopathique : bien sûr. Nettoyer un organe, rééquilibrer l’organisme comme retrouver la santé ne se fait pas par une seule action ou une cure. Ici encore il faut est mettre en avant une démarche globale, holistique prônant un changement et donc une évolution progressive.
6) Médecin Nutritioniste A : «ingérer du fructose en grande quantité permet de fabriquer de la sérotonine, l’hormone du bonheur, les personnes déprimées ou stressées peuvent ainsi sentir des bienfaits assez rapidement».
Point de vue naturopathique : peut-être que cela est sauter un peu vite à la conclusion. Ce n’est pas vérifier chez le rat (voir livre de G. Debry, Sucres et Santé, Ed. John Libbey Eurotext, 1996, p365 – le fructose augmente le cortisol, hormone d’adaptation au stress, et ensuite la dopamine, neurotransmetteur de coordination des mouvements et clarté mentale) et le fructose, au même titre que les autres sucres raffinés sont clairement déconseillés chez des personnes dépressives (passeportsanté.net). De plus même si le fructose, et certainement le sucre en général, est «réconfortant», l’organisme a aussi besoin d’acides aminés pour synthétiser des neurotransmetteurs.
7) Médecin Nutritioniste B : «Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie ou la boulimie tout comme celles sous traitements médicamenteux ne doivent pas pratiquer la cure».
Point de vue naturopathique : toute personne devait consulter avant de suivre un programme de détoxification ou une cure, particulièrement en cas de conditions de santé particulières. Et toute cure étant demandante pour l’organisme , une cure de reminéralisation devrait être suivi avant le nettoyage afin de affecter l’équilibre présent. «Premièrement ne pas nuire» Hippocrate….«père de la médecine»… À l’époque où la médecine avait une approche naturopathique.
(1) http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/le-vrai-du-faux-de-la-monodiete-300117-129445 – le février 2017
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